Clément Ledermann
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Il se mélange à la foule et se laisse porter des quartiers populaires aux secteurs financiers,
des havres de verdure aux avenues luxueuses, des halles aux légumes aux marchés nocturnes de fripes et de brocante...
Il va partout. Le jour et la nuit.
Il s'imprègne de l'atmosphère, se nourrit du brouhaha, s'étourdit dans la circulation. Inlassablement, minutieusement, il topographie les
lieux et ne retient que l'essentiel, le détail imperceptible qui n'appartient qu'à l'instant, qu'à l'espace.
Une lumière, un reflet métallique, une matière. Le goudron brut et lisse, où s'impriment les marques du temps et les mouvements sur les trottoirs.
La gomme épaisse des marquages au sol qui codifient le langage d'un chantier en devenir ou
déjà achevé. Le revêtement mat et rude d'un mur éclaboussé de graffitis improvisés.Une accumulation de noir matière et de noir lumière qui recouvrent les couleurs pour mieux les faire apparaître.
Ce pourrait être à New York, Londres, Paris ou Hong Kong...
Les codes de la ville y sont les mêmes, à peine différenciés par l'écriture.
La signalétique urbaine retranscrit des messages universels.
Les graffitis traduisent les mêmes espoirs, les mêmes souffrances, les mêmes désirs.
Le trait transcende la langue et dépasse la culture pour devenir tactile, sensoriel.
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